Notre escale au Laos est déjà terminée. Quinze jours, 910 km
de vélo, une bonne vingtaine de Noodle Soup et au moins trois motels miteux
plus tard, nous quittons ce pays qui nous a tant charmé.
Après notre traversée en slowboat jusqu'à PakBeng, nous
avons pris la route vers Luang Namtha. Une route très peu fréquentée par les
touristes puisque tous ceux qui passent par PakBeng ne font qu'un arrêt pour la
nuit avant de continuer leur route sur le Mékong, aucun bus ne passe par là.
Nous avons découvert un visage encore plus rural du Laos. Des champs de melon
d'eau, des plantations de bananes, des petits villages avec des maisons sur
pilotis construites en bambou, des arbres aux fleurs fushia. Des dizaines
d'enfants dans les rues, accourant vers nous, abandonnant quelques instants
leur jeu (qui parfois est de jouer avec les cochons), pour nous dire leur plus
beau des "Saibaidee". Certains courent avec nous sur quelques mètres,
d'autres nous tapent dans les mains. Ici, contrairement au Vietnam, on n'a eu
droit à aucun "Fuck you"... seulement quelques "Thank you".
On ne s'en plaindra pas.
Sur cette route, comme sur plusieurs autres, nous nous
sommes arrêtés dîner dans un petit village. Dans un petit
restaurant/casse-croûte/cuisine familiale où personne ne nous comprends. Mais
où l'on peut, le temps d'une Noodle Soup, partager le quotidien des gens chez
qui nous sommes simplement de passage. Comme un dimanche matin, où la
propriétaire du "resto", qui doit se dépêcher à se préparer pour un
mariage, repasse son chemisier en soutien-gorge sur la même table où nous
mangeons. Ou la fois où nous assistons au terrible karaoké de la gang de jeunes
qui s'est sauvée du mariage. Ce sont des petits moments ordinaires, mais qui
nous donnent réellement l'impression de connaitre un peu plus le
"vrai" Laos.
C'est aussi en passant la nuit dans des petites places comme
Nateuy, village de travailleurs chinois à quelques km de la frontière chinoise
où l'on s'est arrêté avant d'arriver à Luang Namtha, que l'on découvre les
motels de trucker laotiens... mettons
qu'il faut pas trop que tu sois regardant! C'est pas cher, mais ça vaut
pas cher non plus... Comme dirait Marc : "Un peu de fierté quand t'as un
motel, il me semble que ça leur ferait pas de tord!" Matelas aussi dur
qu'une planche de bois, draps tachés, murs ni peints ni lavés depuis bel
lurette, salle de bain pas mieux que les murs, et pour couronner le tout, une
toilette turque! Je plains un peu rien ici, on avait une couette avec des coeurs, la suite nuptiale quoi!
Une première débarque, mais rien de cassé
La journée où on s'est rendu à Nateuy, on avait un petit
dénivelé de 500 mètres sur 85 km. Un peu difficile par moment à cause de la
chaleur et de la fumée des champs qui brûlent, mais ça allait. Ça allait
particulièrement bien dans les descentes. Surtout pour Marc qui est toujours
pas mal devant, en montée, comme en descente... jusqu'à ce qu'il pogne un dégât d'huile à moteur dans un virage! Résultat : une belle glissade sur le dos et la
hanche à 40 km/hr! Ouch! Heureusement, ses talents de cascadeurs lui ont permis
de s'en tirer avec plus de peur que de mal, juste une belle grosse égratignure
sur la hanche gauche. Ah oui, et depuis ce temps, c'est drôle, mais j'arrive un
peu plus à le suivre dans les descentes... pour les montées, ça reste une autre
histoire!
De retour sur les sentiers battus
Comme on reste de vrais touristes, même si on sort un peu
des chemins battus, on a fait un arrêt dans la ville de Luang Namtha, pour
dormir dans un guesthouse qui a de l'allure, mais surtout pour faire un trek
dans le parc national de Nam Ha avec un guide, trois cuisiniers et six autres
touristes! Car avoir un parc national au Laos ne veut pas dire avoir des
sentiers identifiés pour te guider jusqu'au sommet d'une montagne! T'as besoin
d'un guide... sûrement pas pour les bêtes sauvages, elles ont toutes été
chassées, mais pour être certain de trouver ton chemin! On a donc fait comme
tout le monde, on a payé pour un tour de deux jours et une nuit en camping dans
la jungle. On a eu droit a un super BBQ de poissons (que le guide a emporté vivants dans un sac de plastique jusqu'au diner), on a mangé du sticky rice
trois fois par jour, on a découvert plusieurs plantes médicinales, gouté à
plein de racines et autres fleurs qui se mangent. Des fois c'était bon,
d'autres fois non. On a marché lentement pour pas se péter la gueule sur les feuilles mortes accumulées
dans les sentiers. On a espéré voir une chute, mais la saison sèche a eu raison
de cette dernière. On aura quand même eu l'occasion de voir des arbres assez
impressionnants! Bref, un petit trek relax pour changer le mal de place,
c'était super!
Direction la frontière
Après ces deux jours de repos, il nous restait 175 km avant
de nous rendre au Friendship Bridge 4 pour traverser la frontière. Juste un peu
trop pour le faire en une journée. Le hic, c'est qu'entre Luang Namtha et la
frontière, il n'y a pas grand chose. Je veux dire pas tellement d'endroits où
passer la nuit. L'application Maps.me nous indiquait un Dormitory au 105e km.
Évidemment, pas de review pour nous donner des infos sur l'endroit, mais on
s'est dit qu'on avait vu le pire à
Nateuy. À 17 h, après une bonne
journée remplies de quelques très bonnes côtes (Marc dit merci au camion qui
roulait assez lentement pour qu'il s'y accroche sur quelques centaines de
mètres), un arrêt dans les grottes les
plus profondes qu'on a jamais vu, on arrive enfin au fameux Dormitory. De
l'extérieur ça ressemble à Nateuy. On se dit que ça devrait aller. Un
travailleur qui loue une chambre au mois nous dit que c'est
"correct". Ça nous rassure un peu. Pendant que l'on attend que le
gars trouve la clé de la chambre, question qu'on voit de quoi ça a l'air, le
soleil descend et nos chances de trouver une autre option diminue... On se
croise les doigts... On se dit que ça peut pas être pire que Nateuy. Erreur!
C'était dégueulasse. Pas de douche, pas de lavabo, un tuyau qui tient au mur par
la peau des fesses, c'est tout. Fallait même pas penser à l'eau chaude. Le
matelas de six pouces devait avoir 40 ans. Rendu là, on avait pas trop de
choix... faire 50 km en vélo le soir quand il y a aucun lampadaire, c'est pas
vraiment une option! On va faire avec
pis on va utiliser nos petits draps! Et puis, c'est pour une seule nuit, car le
lendemain, il ne nous restait que 70 km pour arriver en Thaïlande!
Cela dit, on a pas moins aimé le Laos pour autant! Au
contraire, même si ce fut bref, on gardera de bons souvenirs et peut-être
même une cicatrice sur une fesse! Kop Chai Laos!
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Nos montures au carwash, pour une deuxième fois. |
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Le One Hit Wonder du graphiste de BeerLao |
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Souvenir du Laos.. |
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Des bananes pré-emballées! |
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Snack de Taverne |
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La suite Nuptiale.. |
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Préparation du BBQ de poissons. |
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Le diner est servi |
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Fin du trek |
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Nuage artificiel |
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Karaoke en soupant |
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Soupe/Salade |
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Byebye Laos! |
Allo Anne-Marie et Marc ! Ici Marie et JR (du wwoofing à Hokkaido). On est présentement au Myanmar, en mode un peu moins sportif admettons-le (disons que la plupart du temps notre bi-roue à un moteur !). En tout cas, continuez comme ça, c'est un régal de vous lire. Chapeau bas pour les kilomètres en vélo : connaissant un peu l'état des routes, le relief et la chaleur, ça en impose - ça en impose grave même pour le côté français ^^. さよなら!
RépondreEffacerSalut JR! et Marie Je viens de voir votre message! On vous écrit sur FB, si nos routes se croisent, ce serait trop bien de se revoir!
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